Eco-quartiers.fr - Le blog - Octobre 2011 - Quelle durabilité des bâtiments écologiques à l’usage ? (5/6)

Dans le premier épisode, nous avions évoqué le choix de quatre dispositifs techniques emblématiques du bâtiment du point de vue des économies d’énergie : les terrasses sur passerelles extérieures bois (épisode 2)la façade végétalisée (épisode 3)la ventilation double...

Quelle durabilité des bâtiments écologiques à l’usage ? (5/6)

Dans le premier épisode, nous avions évoqué le choix de quatre dispositifs techniques emblématiques du bâtiment du point de vue des économies d’énergie :
  1. les terrasses sur passerelles extérieures bois (épisode 2)
  2. la façade végétalisée (épisode 3)
  3. la ventilation double flux (épisode 4)
  4. le sol écologique marmoléum
Dans le présent billet, nous abordons le cas du sol écologique marmoléum.
Le sol écologique marmoléum :
  • Les règles de nettoyage du lino
Tous les logements du Pallium ont été équipés d’un sol écologique marmoléum, composé d’huile de lin, de résines, de farine de bois, de pigments et de charges minérales. Son entretien exige de ne pas mettre de produits ménagers et très peu d’eau. A l’usage, ce sol écologique se retrouve confronté à des habitudes d’entretien qui renvoient à des imaginaires collectifs du propre et du sol bien ancrés chez les usagers.
Tout d’abord, lorsque les habitants ignorent la spécificité du sol, ils l’identifient systématiquement à du lino plastique et par conséquent l’entretiennent " comme d’habitude ", que ce soit avec une " éponge humide et du produit " ou alors comme le précise cette habitante, " avec une serpillère, dès fois je passe la machine pour la poussière, après je lave, avec de l’eau et du produit ". Lorsque les usagers connaissent les instructions, les résultats sont presque similaires : la totalité des usagers entretiennent le sol avec de l’eau et la grande majorité reconnait mettre du produit. Comme le précise cette habitante, " Ils disent qu’il faut le nettoyer à l’eau claire ! Mais vous voyez au bout de 10 ans, que de l’eau !
C’est dégueulasse ! Moi je suis désolé. Je lave pas à la javelle pour pas l’abîmer mais moi y a du produit. " ou une autre " Bon moi je mets quand même un produit, pour que ce soit propre mais il nous disait qu’il fallait pas ". C’est en réalité tout l’imaginaire du propre qui émerge par ces usages. Ainsi, si les habitants continuent à mettre de l’eau et du produit, c’est bien parce que cette habitude renvoie au rite social de nettoyage d’un sol type lino, où l’eau mélangée au produit à la fois " désinfecte ",  mais aussi " donne une bonne odeur " ou encore " fait briller ".  
Certains habitants ont également préféré changer totalement de sol (photo d’illustration : un habitant reconstruit l’intérieur), que ce soit par du lino, du carrelage ou encore de la moquette : " Là, ça fait pas longtemps on a mis une moquette. Et après j’ai enlevé la moquette. Et là on va refaire d’autres choses. Soit c’est du carrelage, soit c’est du lino, on a vu un lino qui est pas mauvais il est à 17euros le m², et il se nettoie avec un produit qui fait briller "
  • Les règles d’usure du sol
Le fait que le sol écologique change de couleur, qu’il se grise, est largement perçu chez les habitants comme un signe de vieillissement : " il est devenu clair... mais avant il était tout noir, quoi. Quand il était neuf, il était tout noir. ". De plus, les matériaux naturels du sol renvoient plutôt chez les usagers l’image d’un sol qui " garde le sale ", comme l’explicite cette habitante : " C’est vrai que bon quand vous voyez le sol de la cuisine, c’est pas net. Il est pas net ce sol ! Il garde la saleté, il garde tout ce qu’il veut. Il fait comme il veut quoi. C’est biologique donc il garde tout ! ".

à suivre...
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