Eco-quartiers.fr - Etudes de cas - Vidailhan, ZAC Balma-Gramont

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Balma - Haute-Garonne (31) : Vidailhan, ZAC Balma-Gramont

Projet en cours de réalisation
2011 : début des travaux ; 2012 : livraison des premiers logements et arrivée des premiers habitants, inauguration des jardins de Vidailhan ; 2013 : livraison de 500 logements. 2015 : arrivée des commerces, de la crèche et du groupe scolaire

Vidailhan, ZAC Balma-Gramont
Site : Ancien site agricole
Superficie : 31 ha
Programme : Le quartier est composé de plusieurs îlots d’habitations avec 1 750 logements prévus (collectifs, semi-collectifs, maisons de ville ...) niveau BBC et de bureaux (1 800 emplois à terme). Il est articulé autour d’un grand jardin public de 2 hectares. En 2015 il est prévu l'arrivée de nombreux commerces et services de proximité, une crèche et un groupe scolaire.
Procédure : Zone d’aménagement concertée (ZAC)
Calendrier : 2011 : début des travaux ; 2012 : livraison des premiers logements et arrivée des premiers habitants, inauguration des jardins de Vidailhan ; 2013 : livraison de 500 logements. 2015 : arrivée des commerces, de la crèche et du groupe scolaire
Vidailhan, ZAC Balma-Gramont
Maîtrise d'ouvrage : Toulouse Métropole
AMO DD/HQE : Socotec, Poyry puis Holisud, Adequation puis Clipperton, Inddigo ...
Equipe de maître d'oeuvre : Urbanistes / Architectes : KCAP / Droit de cité Architecture. Paysagistes : Mutabilis
Promoteur / Constructeur : L'AERA, Urbis, SA des Chalets, Urbis, Saint-Agne Promotion, Pitch Promotion, Lazard, Monné Decroix

Les enjeux

Créer une identité d'écoquartier affirmée
Vidailhan est un des quatre quartiers de la ZAC de Balma-Gramont. Ce projet vise à développer la ville pour participer à accueillir les 10 à 15 000 personnes supplémentaires chaque année sur le territoire toulousain et contribue à rééquilibrer l’activité économique de l'agglomération vers l’Est sur une échelle d'une quinzaine d'années. Quelques mois après la création de son Agenda 21, la Ville de Balma a émis le souhait de faire évoluer le projet d’aménagement de la ZAC de Balma-Gramont, quartier conçu dès son origine dans une démarche de développement durable, vers une identité d’écoquartier plus affirmée.

Une recherche d’équilibre entre ambitions environnementales, économiques et sociétales

L’ambition, partagée par l’Aménageur, Oppidea, et par Toulouse Métropole, poussée par le fort volontarisme politique et les réflexions de l’Agenda 21 de la Ville de Balma, n’est pas de créer un quartier vitrine pétri de performances environnementales mais un modèle en termes de gouvernance et de transversalité dans la méthode du projet autant au niveau de la mixité et du lien social, de l'équilibre économique, et des ambitions écologiques.

Sensibiliser le grand public aux enjeux du développement durable

Outre la volonté de favoriser et développer la recherche et l'innovation à tous les niveaux, l'enjeu est d'inciter les habitants au changement, leur faire prendre conscience de l'attention à apporter à l'environnement sans que ça soit contraignant.
En définitive ce nouveau quartier est identifié comme une référence à l’échelle de l’agglomération et préfigure l’urbanisme durable de demain.
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Le projet

Une démarche participative particulièrement innovante
Situé à mi-chemin entre le métro et le centre ville de Balma, l'écoquartier de Vidailhan crée un trait d’union entre le futur campus tertiaire au nord, les quartiers résidentiels à l'est et la zone d’activité de Prat Gimont à l'ouest. Sa proximité de la rocade de Toulouse et la présence du terminus de la ligne A du métro permettent une très bonne accessibilité au quartier. A terme environ1750 logements composeront le quartier.

Dès lors qu'il ait été décidé de faire de Vidailhan un écoquartier, comme l’équipe municipale en avait pris l’engagement dans son programme électoral, la gouvernance urbaine du projet a évolué pour s’adapter à ce nouvel enjeu. C’est ainsi qu’a été constitué en novembre 2008, le groupe de travail Ecoquartier. La réflexion s’est appuyée sur ce groupe pour concevoir un quartier ouvert au plus grand nombre, vivant, agréable à vivre incitant au « bien vivre ensemble » et répondant aux préoccupations liées au changement climatique et aux équilibres économiques.

Le 30 novembre 2011, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, sur près de 400 dossiers, a primé 24 projets d’écoquartier, dont Vidailhan, prix de la « Qualité du projet à la vie de quartier ». Sont récompensés l'anticipation d'une vie de quartier basée sur la mixité, la cohésion sociale et l’éco-engagement, mais aussi un montage et une conduite de projets basés sur la participation, le partenariat et le portage politique continu.

Une pression forte a été exercée par le groupe de travail Écoquartier d'enfouir la deuxième ligne haute tension sur la deuxième phase du projet. Cela a conduit à un changement très profond de son plan masse car il a fallut densifier. Aujourd'hui la première phase est bientôt terminée (livraison d'environ 500 logements en octobre 2013) et l'enfouissement de la ligne haute tension conditionne donc le développement de la deuxième phase.
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En savoir plus

Télécharger le Guide pratique de l'écoquartier Vidailhan
L'écoquartier en vidéos :
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Offrir une qualité de vie renouvelée

  • Créer des espaces de rencontre et d'échanges pour renforcer les liens sociaux

La trame générale s’est voulue ouverte, pour mettre en relation les quartiers riverains et développer une nouvelle centralité autour du nouveau jardin public. Les habitants trouveront dès 2015 des réponses de proximité à leurs besoins quotidiens. Ainsi commerces et services s'implanteront autour du jardin, le long de l’Avenue Galilée et le long de l’esplanade Michaux (pharmacie, supérette, boulangerie, banque, brasserie, cabinet médical, assurances …).

Une maison de projet a été ouverte en septembre 2012 avec un collaborateur de la municipalité pour renseigner les habitants et les aider dans leurs projets et initiatives pour le quartier. La maison de quartier a été placée en position centrale dans le jardin public, le futur centre social la remplacera. Cette maison offrira un espace collectif ouvert aux associations et aux initiatives locales. Elle sera un lieu emblématique à la fois par sa fonction et par son architecture (à base de conteneurs industriels recyclés). 

Le quartier accueillera également un groupe scolaire (le 4ème groupe scolaire de la commune) une et crèche en 2015. Situé dans le prolongement de l’école, le square viendra plus tard et offrira un espace de rencontre et de jeux pour les habitants du quartier. Tous ces espaces sont reliés par de multiples cheminements piétons pour favoriser les rencontres. Il faudra donc attendre l'arrivée du groupe scolaire et des commerces pour voir se créer de véritables liens avec le quartier résidentiel existant.


  • Favoriser et fortement sensibiliser à l'écomobilité

Le concept de mobilité de Vidailhan se veut facteur d’attractivité, de qualité de vie et d’écologie. Le quartier offre un réseau de pistes cyclables et de voies piétonnes qui inciter à se déplacer à pied ou à prendre le vélo de quartier à quartier ou pour aller vers le métro proche. Trois lignes de bus permettront également de rejoindre rapidement le métro, le centre ville et le collège.
Les voiries sont traitées en zones de rencontre, espaces partagés par tous les usagers, sans plus de priorité aux véhicules qu’aux piétons ou cyclistes. Le stationnement individualisé est essentiellement souterrain pour laisser place aux espaces verts en surface. Des places sont prévues au sein de chaque programme pour les visiteurs.

Outre la présence de transports publics et de liaisons douces, les habitants sont fortement sensibiliser aux alternatives à l'autosolisme. Ainsi un séminaire d’information et de sensibilisation sur l’écomobilité est proposé tout comme l'inscription sur le site de covoiturage local. Un accompagnement permanent est mis en place pour informer les nouveaux arrivants (lettre d’informations Balma Infos, création et mise à jour d’un point info mobilité, essais de vélos à assistance électrique, organisation de pédibus…).

Lire également l'article d'Alice Lhoste sur eco-quartiers.fr : L'écoquartier Vidailhan de Balma-Gramont (31) innove dans les énergies renouvelables
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Recréer du lien et du sens

  • Une gouvernance participative

Rappelons que le groupe de travail Écoquartier a été créé pour contribuer à fixer les objectifs de l’écoquartier et à en assurer le suivi tout au long du projet.
Le groupe de travail Écoquartier est un acteur majeur de la gouvernance du projet. Il constitue un réel organe de proposition d’orientations ou réorientations du projet urbain. Ses propositions et observations sont ensuite étayées au plan opérationnel (impact financier, qualitatif, social ) par l’aménageur, puis exposées au Comité de suivi qui décide ou non de les suivre. Ce groupe de travail consultatif est animé par les élus de la ville de Balma et regroupe une population très diversifiée, mobilisée autour de l’enjeu commun d’un quartier économe, durable, ouvert, agréable à vivre et très ambitieux sur le plan environnemental. Un groupe caractérisé par sa stabilité donc, composé entre autre de services de Toulouse Métropole et de Balma, de membres de l’Agenda 21 et du CCU (Comité Consultatif d’Urbanisme), de représentants des associations de riverains, de représentants des propriétaires occupants du site et de représentants d’une association d’habitat participatif.

Aujourd'hui le groupe compte une trentaine de réunions, il a régulièrement élargi son cercle pour toujours mieux prendre en compte les différents points de vue : témoins des promoteurs, des bailleurs sociaux et aujourd’hui des habitants du quartier. Il a notamment donné naissance au Référentiel de valeurs qui a été approuvé par le Conseil Municipal de Balma le 25 février 2010.

Les habitants participent donc au projet urbain et deviennent acteurs de leur futur logement dans le projet d’habitat groupé participatif qui propose 32 logements collectifs ou semi-collectifs situés face au square de Vidailhan sur 3000m². Il s'agit de s'unir entre futurs voisins pour concevoir ensemble son logement, coopérer pour en abaisser les coûts, en l’adaptant aux attentes et aux valeurs qu’ils partagent.

  • Favoriser la mixité sociale

Le quartier se définit en différents secteurs de logement : libre, aidé, social, locatif et accession avec notamment 25% d'habitat social et 5% de logements sociaux en accession à la propriété où chaque programme constitue une entité à dimension humaine pour mieux se connaître.


  • Une mission d’évaluation et de suivi sur 8 ans

Une mise en place d’un guide et d’actions annuelles de sensibilisation aux enjeux de l’écoquartier et d'un suivi pendant 8 ans auprès des usagers et exploitants permet de vérifier son bon fonctionnement et de travailler sur des dysfonctionnements éventuels. Cette mission, subventionnée par l’ADEME et le Conseil Régional, a pour but de renforcer l’information aux usagers et leur motivation vers des comportements toujours plus durables mais aussi de tirer tous les enseignements susceptibles d’enrichir la conception des nouveaux programmes dans une réflexion mutualisée au niveau de l'agglomération Toulousaine.
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Imaginer un nouveau rapport avec la nature

  • Préserver la biodiversité et les ressources naturelles

La conception du quartier à partir de la morphologie naturelle du site replace la biodiversité au centre du projet. Pour permettre un rapport visuel au grand paysage, l'orientation de la trame du projet a pris en compte le relief complexe du quartier. L'implantation des bâtiments se faisant dans la pente, cela permet ''d'étager'' les constructions pour ouvrir au maximum les perspectives sur le grand paysage. Le plan du quartier a été construit autour des haies et boisements préexistants et issus de l'usage agricole du site. Aujourd’hui ce patrimoine végétal marque les rues, les parcs et les cœurs d’îlot. L'idée était de créer un maillage écologique à partir des boisements et haies bocagères existants et en les prolongeant par la trame végétale nouvelle. Elle est composée d’une diversité d’essences locales, reliant les espaces verts du quartier aux paysages ouverts au Nord et au Sud. Autant que possible, chaque logement dispose d’un jardinet, d’une terrasse ou d’un balcon. Ainsi, la trame végétale réalisée dans les espaces publics pourra être prolongée par les habitants-jardiniers.

La biodiversité est renforcée par un aménagement du site fortement planté en restanques et murets favorisant l’accueil de la faune locale et de petits insectes. En plus, des toitures végétalisées offrent des habitats précieux pour cette biodiversité. Les services des espaces verts pratiquent une « gestion différenciée ». Cela se traduit par une limitation de l’emploi de produits phytosanitaires pour favoriser les techniques mécaniques (paillage, désherbage). Également d'un fauchage tardif pour permettre la reproduction de la faune et de la flore, par le choix d’espèces résistantes au climat local…
Le quartier assure une gestion qualitative et économe des ressources en eau. Un système de noues permettent d’agrémenter les espaces publics par des plantations tant en prévenant des inondations. Elles évitent ainsi de grandes canalisations surdimensionnées et coûteuses.

Les eaux recueillies sont stockées sur les espaces publics et les ouvrages de retenue sont traités de manière à être des éléments qualitatifs du paysage urbain. Le système de noues du quartier converge au Sud du Jardin public et s’élargit dans un jardin creux. Lors de fortes pluies, l’eau monte dans ce jardin. Ce milieu semi-humide est également un habitat pour de nombreux végétaux, insectes et amphibiens et participe donc à la biodiversité.

  • Innovation technologique et bioclimatisme pour réduire la consommation d'énergie

Une chaufferie mutualisée alliant biomasse et capteurs solaires haute température assure 80% des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de l'ensemble des logements du quartier. Une chaudière à gaz supplémentaire permet de répondre aux besoins par grand froid et en cas de panne. Elle constitue le premier réseau français de chaleur alimenté à 80 % par des énergies renouvelables. Cette énergie garantira une stabilité d’approvisionnement et tarifaire au regard des énergies fossiles traditionnelles.

La limitation des consommations énergétiques est favorisée par l’orientation des bâtiments. La plupart des constructions ont une orientation optimalisée. Elle permet une conception bioclimatique performante aussi bien au regard des périodes de froid intense (apports solaires) que des périodes de forte chaleur (rayonnement solaire évité et casquettes de protection). La double orientation systématique des logements et le choix de matériaux favorisent le confort hygrothermique, notamment en périodes de forte chaleur. L'orientation globale de la trame urbaine facilitent aussi une intégration harmonieuse des panneaux solaires en toiture.

  • Des espaces privés à s'approprier

Pour la première phase de développement du projet, des jardins familiaux dédiés aux habitants vont s’implanter dans plusieurs îlots. Ces jardins visibles depuis les logements offrent la possibilité aux habitants de partager une activité commune, et d’être en contact avec le milieu vivant. Pour la deuxième phase, le projet en cours vise à formaliser plus précisément les cœurs d’îlots en y intégrant systématiquement des usages collectifs de proximité (jardins partagés, vergers, ruches…) associés à des fonctions environnementales (rétention des eaux pluviales en noues et jardins creux, développement de la biodiversité par des haies arbustives plurispécifiques…). Des dispositifs de compost mutualisés sur chaque parcelle vont être mis en place, certains cœur d’îlot sont notamment équipés d’une arrivée d’eau pour faciliter le compostage collectif. Libres de toute circulation motorisée, ces espaces privés attendent donc les initiatives des habitants et usagers pour les animer et leur donner vie et caractère.
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