Les leçons d’urbanisme tactique !
18/10/2018 - Paul-Antoine LECUYER
Depuis quelques années, de nouveaux acteurs de l’aménagement ont fait une entrée remarquée dans le monde très normé de l’urbanisme. Ils portent des projets qui transforment des espaces délaissés et amènent un vent de fraicheur sur les modalités de fabrique de la ville. S’ils n’ont pas encore fait école, les projets qu’ils portent sont observés, relayés, et souvent pris comme exemples d’innovation : Les Grands Voisins (Paris 14), L’Hôtel Pasteur (Rennes), le 6B (Saint-Denis), la Cité de Chantier (Colombelles), et plus récemment Tranfert (Nantes), ou encore dans un contexte plus rural Habiter Là (Pré-en-Pail).
Ces pratiques émergentes partagent le goût de l’expérimentation de type Do It Yourself, de la programmation en action, de la participation active de l’usager et de la valorisation du capital social d’un territoire. Pour y voir un peu plus clair, il faut analyser la sémantique qui renvoie à des termes déjà utilisés à outrance. Et pour aller un peu plus loin, il est nécessaire d’identifier les modifications du rôle des acteurs de l’aménagement induites par ces projets, et de formaliser des processus d’accompagnement adaptés à chaque projet pour une diffusion des pratiques à une échelle plus large.
Cela dit, il convient de distinguer des initiatives qui impliquent en fait des stratégies de projet très différentes. Il faut alors trancher de manière un peu arbitraire sur les termes les plus appropriés.
Urbanisme temporaire (ou éphémère)
L’objectif est ici d’occuper les lieux pendant les phases d’études sans lien direct avec le projet urbain final. Ces initiatives permettent de limiter les charges liées au portage du foncier avant rénovation ou transformation plus profonde. Elles s’appuient sur un temps d’occupation donné, fixé dès le départ, qui est également la justification principale permettant de proposer des locaux hors marché immobilier. Ces espaces vacants sont mis à disposition selon des conditions favorables pour le développement d’activités nécessitant des locaux à bas prix (souvent pour un loyer permettant de couvrir les charges).
Ainsi l’entretien et la sécurité d’un lieu son assurés. Les occupants temporaires transforment petit à petit l’image et valorise un foncier en friche avec un bénéfice potentiel pour poursuivre la transformation (voir les projets portés par Plateau Urbain).
Pour être vraiment complet, une sous-catégorie avec un temps d’occupation plus court, dit alors « urbanisme éphémère », regroupe les initiatives de transformations ponctuelles et ciblées par la mise en place d’événements, d’animations festives des espaces publiques (voir par exemples Parking Day, Bruit du Frigo)
Urbanisme transitoire
L’urbanisme transitoire quant à lui se distingue par l’ambition qu’il porte de faire atterrir un futur projet urbain. Les initiatives sont ici engagées avec une ambition de préfiguration d’une partie des aménagements, équipements ou services d’un futur quartier. L’intérêt est de bénéficier d’un temps dédié à l’expérimentation, à l’appropriation par les futurs usagers et/ou de tester la faisabilité d’une programmation de projet urbain.
Ces projets variés vont d’un simple pré-verdissement des futurs espaces verts (Jardin de L’ile Seguin) à la déconstruction sélective de bâtiments avec réemploi des matériaux sur site (Actlab).
Urbanisme de programmation libre
Un mouvement plus récent défend des opérations baptisées de « programmation libre ». Ces dernières ont comme ambition de faire émerger une dynamique territoriale et un programme adapté par une phase d’occupation « ouverte ». Là encore, ces initiatives permettent de tester la compatibilité d’implantation d’activités et de développer une programmation sur-mesure, mais elles enclenchent surtout un processus continu qui transcende toutes les phases de conception et de vie d’un projet urbain.
Ce type de démarches implique de définir malgré tout un cadre dans lequel cette « liberté » s’exprime (Charte de l’Hôtel Pasteur).
Mais toutes ces initiatives s’appuient sur le développement de nouveaux modèles économiques où la dimension de coût global pour un projet d’aménagement devient essentielle. Il est alors indispensable d’évaluer un certain nombre d’externalités positives non marchandes pour un quartier : lien social, mixité, animation, création artistique, services de proximités, solidarités, etc.
Une des leçons de l’urbanisme tactique, c’est qu’il est possible de pérenniser dans le temps des lieux souples qui peuvent alors accueillir de nouveaux projets de services urbains à tout moment de la vie du quartier. L’émergence de tiers-lieux, principalement dédiés au coworking aujourd’hui, montre la voie à des équipements de quartier vivants. En reprenant quelques principes simples de programmation et de fonctionnement de ces tiers-lieux (l’évolutivité, la despécialisation, l’ouverture, la dimension aprenante, etc.), ces lieux vivants pourraient devenir des pépinières à initiatives citoyennes permettant de valoriser le capital social d’un territoire.
Le lancement du plan gouvernemental de soutien à la création de tiers-lieux en priorité dans les zones rurales et les quartiers populaires est une opportunité pour poursuivre la recherche de nouveaux modèles économiques urbains. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.
Ces pratiques émergentes partagent le goût de l’expérimentation de type Do It Yourself, de la programmation en action, de la participation active de l’usager et de la valorisation du capital social d’un territoire. Pour y voir un peu plus clair, il faut analyser la sémantique qui renvoie à des termes déjà utilisés à outrance. Et pour aller un peu plus loin, il est nécessaire d’identifier les modifications du rôle des acteurs de l’aménagement induites par ces projets, et de formaliser des processus d’accompagnement adaptés à chaque projet pour une diffusion des pratiques à une échelle plus large.
Urbanisme tactique, éphémère, transitoire, temporaire… comment s’y retrouver ?
Pour résumer de manière un peu caricaturale, la « grande famille » de l’urbanisme tactique regroupe toutes les initiatives qui consistent à transformer à bas coût, et de manière collaborative, les usages d’un espace ou d’un bâtiment existant. Au cœur de tous ces projets, l’ambition de transformer la ville en interrogeant ses usages. Alors que les politiques d’aménagement se définissent à grands coups (coûts) de planification et de programmation figés, l’urbanisme tactique nous montre qu’il est possible d’intégrer le « user design ». Ce type de démarches interroge nos modes vie et revèle de nouveaux services, espaces ou équipements utiles à la vie d’un quartier.Cela dit, il convient de distinguer des initiatives qui impliquent en fait des stratégies de projet très différentes. Il faut alors trancher de manière un peu arbitraire sur les termes les plus appropriés.
Urbanisme temporaire (ou éphémère)
L’objectif est ici d’occuper les lieux pendant les phases d’études sans lien direct avec le projet urbain final. Ces initiatives permettent de limiter les charges liées au portage du foncier avant rénovation ou transformation plus profonde. Elles s’appuient sur un temps d’occupation donné, fixé dès le départ, qui est également la justification principale permettant de proposer des locaux hors marché immobilier. Ces espaces vacants sont mis à disposition selon des conditions favorables pour le développement d’activités nécessitant des locaux à bas prix (souvent pour un loyer permettant de couvrir les charges).
Ainsi l’entretien et la sécurité d’un lieu son assurés. Les occupants temporaires transforment petit à petit l’image et valorise un foncier en friche avec un bénéfice potentiel pour poursuivre la transformation (voir les projets portés par Plateau Urbain).
Pour être vraiment complet, une sous-catégorie avec un temps d’occupation plus court, dit alors « urbanisme éphémère », regroupe les initiatives de transformations ponctuelles et ciblées par la mise en place d’événements, d’animations festives des espaces publiques (voir par exemples Parking Day, Bruit du Frigo)
Urbanisme transitoire
L’urbanisme transitoire quant à lui se distingue par l’ambition qu’il porte de faire atterrir un futur projet urbain. Les initiatives sont ici engagées avec une ambition de préfiguration d’une partie des aménagements, équipements ou services d’un futur quartier. L’intérêt est de bénéficier d’un temps dédié à l’expérimentation, à l’appropriation par les futurs usagers et/ou de tester la faisabilité d’une programmation de projet urbain.
Ces projets variés vont d’un simple pré-verdissement des futurs espaces verts (Jardin de L’ile Seguin) à la déconstruction sélective de bâtiments avec réemploi des matériaux sur site (Actlab).
Urbanisme de programmation libre
Un mouvement plus récent défend des opérations baptisées de « programmation libre ». Ces dernières ont comme ambition de faire émerger une dynamique territoriale et un programme adapté par une phase d’occupation « ouverte ». Là encore, ces initiatives permettent de tester la compatibilité d’implantation d’activités et de développer une programmation sur-mesure, mais elles enclenchent surtout un processus continu qui transcende toutes les phases de conception et de vie d’un projet urbain.
Ce type de démarches implique de définir malgré tout un cadre dans lequel cette « liberté » s’exprime (Charte de l’Hôtel Pasteur).
Une programmation souple à généraliser
Ces projets d’urbanisme tactique bousculent les acteurs traditionnels de l’aménagement. Ils interrogent les rôles et les responsabilités dans des procédures d’urbanisme qui laissent peu de place à l’intégration de nouveaux usages. Pour autant, le montage opérationnel de chacun de ces projets est difficilement généralisable. Les appels à projets, le statut d’occupation, les investissements nécessaires, les conditions de gestion et d’exploitation suivent un schéma à chaque fois différent. Mais toutes ces initiatives s’appuient sur le développement de nouveaux modèles économiques où la dimension de coût global pour un projet d’aménagement devient essentielle. Il est alors indispensable d’évaluer un certain nombre d’externalités positives non marchandes pour un quartier : lien social, mixité, animation, création artistique, services de proximités, solidarités, etc.
Des lieux vivants… tout le temps
Ces projets sont aujourd’hui cantonnés à des lieux délaissés et à des phases de projet propices à l’expérimentation. Mais ils questionnent la capacité des territoires à faire émerger des initiatives collaboratives et citoyennes, à mettre l’usager au cœur de l’évolution de son propre cadre de vie.Une des leçons de l’urbanisme tactique, c’est qu’il est possible de pérenniser dans le temps des lieux souples qui peuvent alors accueillir de nouveaux projets de services urbains à tout moment de la vie du quartier. L’émergence de tiers-lieux, principalement dédiés au coworking aujourd’hui, montre la voie à des équipements de quartier vivants. En reprenant quelques principes simples de programmation et de fonctionnement de ces tiers-lieux (l’évolutivité, la despécialisation, l’ouverture, la dimension aprenante, etc.), ces lieux vivants pourraient devenir des pépinières à initiatives citoyennes permettant de valoriser le capital social d’un territoire.
Le lancement du plan gouvernemental de soutien à la création de tiers-lieux en priorité dans les zones rurales et les quartiers populaires est une opportunité pour poursuivre la recherche de nouveaux modèles économiques urbains. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.
Commentaires
1 03 mars 2019 à 21h50 par smartphone
énorme!
2 26 mars 2019 à 16h19 par fillescoquines
Top !
3 14 mars 2021 à 18h56 par Guide
Intéressant
4 15 avril 2021 à 20h35 par guide
Merci pour cet article !
5 27 avril 2021 à 11h39 par Cahier réutilisable
Toujours aussi bien !
6 13 mai 2021 à 22h02 par Bague en argent
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