Eco-quartiers.fr - Le blog - Avril 2015 - Initiation à la permaculture (1/2)

Tel que nous le connaissons, le terme «permaculture» a été défini dans les années 70 par deux écologistes australiens Bill Mollison et David Holmgren voulant créer des systèmes agricoles stables et durables. La permaculture est une science de conception de cultures, de lieux de vie, et...

Initiation à la permaculture (1/2)

image3
Tel que nous le connaissons, le terme «permaculture» a été défini dans les années 70 par deux écologistes australiens Bill Mollison et David Holmgren voulant créer des systèmes agricoles stables et durables.

La permaculture est une science de conception de cultures, de lieux de vie, et de systèmes agricoles humains utilisant des principes d’écologie et le savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels.

Inspirée d’abord par le concept de l’agriculture naturelle pensée par le Japonais Masanobu Fukuoka, la permaculture se différencie par la suite. L’agriculture naturelle comme son nom l’indique, ne préconise pas l’intervention de l’homme et va préférer le « non-agir » ou le « non-faire » alors que la permaculture définira l’homme comme étant « organisateur » de la nature. L’agriculture naturelle défend cinq principes qui sont respectivement les suivants : pas de labour, pas d’engrais, pas de pesticide, pas de sarclage et pas de taille mais la permaculture est plutôt l’idée d’observer la nature et ainsi d’interagir avec elle.

Elle a nécessité des travaux de recherches sur le comment vivre en communauté, s’est inspirée des peuples d’anciennes civilisations, (qui ont pu survivre beaucoup plus longtemps que les civilisations récentes) pour vivre en équilibre avec l’environnement, pour vivre durablement et l’appliquer à notre époque moderne.

L’éthique c’est quoi ?

L’éthique c’est les principes moraux qui guident nos actions vers le bon et le bien et les éloignent du mauvais et du mal


Cette citation est de David Holmgren. L'éthique est fondamentale dans la mise en place de la permaculture et trois points clés en ressortent.
  • Prendre soin de la terre : cela permet de préserver la biodiversité qui occupe notre environnement dont les petits êtres ont tous une fonction et qui sont tous utiles les uns autant que les autres à nos besoins.
Prendre soin de la terre c’est reconstituer le capital naturel.

  • Prendre soin de l’humain : c'est-à-dire reconsidérer sa manière d’être et d’agir. Le but est de se tourner vers l’autosuffisance et la responsabilité personnelle mais aussi de se concentrer sur le bien être immatériel, ne pas consommer au delà du nécessaire, décider et consommer autrement. Il faut atteindre une forme de sagesse et la placer au cœur des relations et du groupe.
Prendre soin de l’humain c’est prendre soin de soi-même, de ses proches et de ses voisins.

  •  Partager équitablement : admettre et reconnaitre qu’il y a des limites à ce que l’on peut prendre mais aussi donner. L’idée est de prendre ce qui correspond à son juste besoin et donner ce qui correspond à notre surplus. La recherche infinie de la croissance et du profit mène à la perte et l’extinction accélérée des espèces et parallèlement, nous mène à la perte de valeurs simples et existentielles, comme la reconnaissance de la valeur des choses que nous possédons ainsi que le partage. Se concentrer sur des efforts de sobriété et partir du principe que l’agrégation des savoirs faire de chacun, même simples conduit à un équilibre.
Partager équitablement c’est limiter la consommation et la reproduction, et partager le surplus.




image1
Dans la permaculture, il est important d’intégrer ces valeurs et ces concepts lointains pourtant simples, sans pour autant négliger les évolutions et les aspects positifs de notre monde moderne, c’est l’exemple même de l’association réussie entre les cultures modernes et les cultures traditionnelles.
Elle peut se définir comme une science appliquée, au même titre que l’économie puisqu'elle a pour objectif d’améliorer sur le long terme le bien être des humains.







Les principes

Nous pouvons référencer 12 principes tous plus différents les uns des autres mais une fois appliqués conjointement, cela permet de réinventer notre environnement et d’avoir une vision à long terme de celui-ci.

image2

Pour résumer ces 12 principes, le but est de produire beaucoup mais sainement, sur une surface de moins d’un hectare. L’objectif est d’utiliser le moins possible d’énergies fossiles et de développer son autonomie locale. La permaculture est donc un système basé sur une éthique et des principes qu'on va utiliser pour mettre en place toutes formes d'initiatives individuelles ou collectives afin de créer un avenir durable.

Comment et sous quelle forme l’intégrer dans notre monde moderne ? Par exemple nous verrons dans un prochain article que l’agriculture urbaine s’est déjà développée dans plusieurs pays, notamment les pays anglo-saxons et les pays du sud. Quels en sont les avantages ?


Chaque principe listé ci dessous sera accompagné d’une phrase explicative.

1.    Observer et interagir : nous donnons de la valeur à ce que nous observons. En prenant le temps de s’impliquer avec la nature, il est possible de s’adapter à elle.

2.    Collecter et stocker l’énergie : anticiper, prévoir, collecter les ressources en période d’abondance permet d’en profiter lors des pénuries.

3.    Créer une production : le fait de créer une production permet d’obtenir des ressources nécessaires pour vivre.

4.    Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction : s’assurer que les systèmes continueront de fonctionner correctement.

5.    Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables : s’intéresser à la valeur ajoutée de la nature afin d’utiliser les ressources naturelles sans pour autant les surexploiter.

6.    Ne pas produire de déchets : utiliser et valoriser toutes les ressources disponibles, rien n’est jamais jeté.

7.    Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails : trop se concentrer sur les détails affecte la vision d’ensemble.

8.    Intégrer plutôt que séparer : disposer les bons éléments de la bonne manière, aux bons emplacements permet de les renforcer mutuellement grâce à une bonne relation entre eux.

9.    Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience : réduire l’effort d’entretien, mieux utiliser les ressources locales et obtenir des résultats plus durables.

10.    Utiliser et valoriser la diversité : être moins vulnérable vis-à-vis des nombreuses menaces externes.

11.    Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure : cumuler les avantages des deux environnements qu’elles séparent.

12.    Utiliser le changement et y réagir de manière créative : bien observer pour s’adapter aux différents changements inévitables.


Voici une vidéo sur le fonctionnement d’une agriculture biologique de taille humaine et non moins productive, la micro-ferme du Bec Hellouin en Haute Normandie.
1 commentaire

Commentaires

  1. 1

    En effet, il faut commencer à prendre soin de son environnement car comme nous le constatons, tout est en train de se dégrader. La permaculture est aussi un bon moyen de conserver la nature alors merci pour ce partage.

Ajouter un commentaire

Le code html sera affiché comme du texte

Derniers tweets

Archives