Eco-quartiers.fr - Le blog - Février 2014 - Images de la ville durable…Le combat continue !

Les images véhiculées par les projets d’écoquartiers sont souvent porteuses de sens ; elles dessinent un avenir proche rêvé, un idéal en cours de réalisation. Mais définir la ville durable nous renvoie à de nombreuses problématiques de société, et cristallise des clivages quant à...

Images de la ville durable…Le combat continue !

Projet Phosphore - Eiffage
Les images véhiculées par les projets d’écoquartiers sont souvent porteuses de sens ; elles dessinent un avenir proche rêvé, un idéal en cours de réalisation. Mais définir la ville durable nous renvoie à de nombreuses problématiques de société, et cristallise des clivages quant à l’évolution de nos modes de vie. Ces images nous interrogent en particulier sur le rôle de la technique et sur la place de l’humain, avec très souvent des visions séduisantes et caricaturales.

Smart City: la Révolution technique
D’un côté la SMART CITY, qui profite de la révolution technique actuelle dans l’aménagement et dans le bâtiment pour nous vendre une ville qui résout elle-même la majorité de nos problèmes. Dans cette vision « high tech » de la ville durable, les réseaux sont connectés, les bâtiments produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, les voitures électriques stockent de l’énergie, des fermes verticales hydroponiques permettent de développer l’agriculture urbaine, la réalité augmentée est un facteur formidable d’optimisation de nos déplacements, les réseaux sociaux nous apportent de nouvelles formes d’échanges locaux, nos déchets sont aspirés comme par magie, etc.

Slow City: La ville des proximités
De l’autre côté la SLOW CITY, qui offre une ville des proximités et vante un retour au bon sens, où nos comportements sont au centre des leviers à mettre en œuvre. Les principes de permaculture et de résilience sont appliqués à tous les niveaux de conception urbaine : pour la gestion de l’eau comme pour nos consommations ou nos déplacements, pas besoin de complexité technologique pour économiser les ressources naturelles. Il suffit de s’organiser au niveau local, de développer des circuits courts, de promouvoir des démarches collectives, de mutualiser un certain nombre d’espaces, des services et d’équipements.

Présentées ici de façon grossièrement opposées, ces deux visions de la ville durable ont un certain nombre de points communs auxquels on ne peut échapper. Toutes les images de la ville durable usent et abusent de la peinture verte à toutes les échelles, comme d’un élément végétal qui magnifie tous les autres arguments d’amélioration de la qualité de vie.
Les discours de ces deux villes durables sont souvent repris par les acteurs de l’aménagement. Or, le problème de ces images, et du vocabulaire spécifique qui les accompagnent, est qu’elles figent dans l’« inconscient collectif » des visions déconnectées de notre avenir quotidien. Une vraie réflexion sur nos modes de vie nécessite un peu d’humilité quant à l’impact des aménagements proposés.
Les enjeux de la ville durable se traduisent également par des images moins communicantes, celles des documents de planification, des règlements d’urbanisme, qui évoluent et sont aujourd’hui des leviers forts de stratégie urbaine, eux-aussi porteurs de sens.

Pour aller plus loin:
Ici, une projection de la vie dans les smart city
, un billet d'opinion sur la Smart City, sur le site Pop Up urbain.
  • Rogers Stirk HarbourRogers Stirk Harbour
  • Pour une ville désirable - WWFPour une ville désirable - WWF
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