Eco-quartiers.fr - Le blog - Mai 2011 - Ville durable à l’horizon (3/4)

Article écrit en collaboration avec Paul-Antoine LECUYER Après un 1er article de mise en bouche sur la question de la ville durable, et un 2ème article qui détaillait les points suivants : 1. Une ville sobre et fonctionnelle 2. Une ville du bien vivre ensemble et des solidarités Voici le...

Ville durable à l’horizon (3/4)

"Prospective villes intermédiaires durables" DREAL Limousin
Article écrit en collaboration avec Paul-Antoine LECUYER

Après un 1er article de mise en bouche sur la question de la ville durable, et un 2ème article qui détaillait les points suivants :
1. Une ville sobre et fonctionnelle
2. Une ville du bien vivre ensemble et des solidarités
Voici le 3ème article qui poursuit nos réflexions sur les modalités permettant de tendre vers une ville durable.

3. Une ville intense


La prise de conscience de la finitude des ressources, la problématique du changement climatique, l’exclusion sociale... interrogent les modèles actuels d’aménagement des villes.

La ville contemporaine s’est construite à grand renfort de lotissements pavillonnaires périurbains, de zones d’activités, de zones commerciales, de voies rapides et de rocades... La ville est ainsi devenue grande consommatrice de foncier pour son urbanisation, et d’énergie pour les déplacements. Or l’un comme l’autre sont des ressources limitées, finies, et la seconde est également génératrice de GES responsables du changement climatique. Ce modèle n’est plus durable.

La ville compacte doit se décloisonner pour permettre une réelle mixité fonctionnelle. Il est illusoire de penser vouloir gérer la problématique des déplacements par la seule augmentation de l’offre en transport en commun ou les innovations technologiques. Les villes les plus exemplaires en la matière, tout en supportant des coûts d’investissements importants, doivent aujourd’hui supporter également les coûts de fonctionnement. Elles n’ont plus de marge de manœuvre. Il convient donc de travailler à un "raccourcissement des distances" par plus de mixité fonctionnelle et de nouvelles formes urbaines. Mais là encore, la seule mixité fonctionnelle ne saurait suffire. Tant que la vitesse des déplacements restera importante, les pratiques perdureront. L’approche doit donc être globale.

Le développement des circuits courts, de l’agriculture périurbaine... contribueront aussi à relever ces défis et à minimiser les flux, pour peu que l’aménagement de la ville les intègre. La demande s’amplifie, l’offre se structure. Les grandes enseignes l’ont déjà bien compris.

Ainsi, au terme de densité, il est préférable d’employer l’expression d’ "intensité urbaine" qui répond de façon plus pertinente à l’ambition d’une ville durable quant aux enjeux de mobilité, d’accessibilité, de sociabilité, de temporalité, de richesses des fonctions et des usages, de variété architecturales et paysagères, etc.

4. Une ville participative

Vouloir maîtriser ses impacts environnementaux, limiter ses rejets de gaz à effet de serre, renforcer sa cohésion sociale, tisser plus de solidarités... impose d’imaginer et de mettre en œuvre des dynamiques de développement suivant des modes de vie, de consommation et de production responsables.  Cette dynamique ne pourra se faire sans l’implication et la participation de tous les acteurs locaux (habitants, élus, associations, entreprises...). Si nous gardons l’exemple du changement climatique, une ville a prise au mieux sur 15 % à 20 % des rejets de gaz à effet de serre à l’intérieur de son périmètre (en fonction de son patrimoine et de ses compétences)... alors que l’objectif est de limiter cesrejets de 20 % à échéances de 2020 et de 74 % à échéance 2050 (le facteur 4).  Une collectivité seule ne peut pas atteindre cet objectif, elle n’en a ni les moyens ni les compétences.

La ville durable doit donc inventer les conditions d’une réelle gouvernance participative :
  • La dynamique s’engagera d’autant plus facilement que les acteurs sont associés en amont à la démarche et proposent eux même des réponses dans le sens du développement durable à une situation qu’ils ont pu diagnostiquer, et dont ils intègrent les enjeux ;
  • Les acteurs du territoire sont les meilleurs experts de l’espace dont ils font usage tous les jours, et les plus à même de poser un regard ‘critique’ interne. Ils sont en situation de proposer des actions intéressantes et innovantes ;
  • Il est illusoire de vouloir engager des actions avec différents acteurs de la ville sans les consulter au préalable et les impliquer dans la démarche : les actions ne peuvent être mises en place contre la volonté des acteurs locaux, il faut donc les impliquer dans la démarche dès le début.
Si la ville souhaite créer une véritable dynamique de développement durable sur son territoire, elle ne pourra donc pas le faire seule (elle n’en n’a ni les compétences ni les moyens), mais au contraire, elle devra impliquer la plus largement possible tous ses acteurs.
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